- radiner
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• 1865; probablt de l'a. fr. et dial. rade « rapide, vite »; lat. rapidus♦ Fam.1 ♦ V. intr. Arriver. ⇒ rappliquer. Il radine à toute allure.2 ♦ V. pron. Le voilà qui se radine. ⇒ se ramener. Ils se sont radinés en vitesse.Synonymes :- rappliquer (populaire)⇒RADINER, verbe intrans.Arg. [Le suj. désigne une pers.; p. métaph., une chose] Arriver, venir. Synon. rappliquer (fam., pop.). Le besoin de la nourriture et de boisson leur sort de la bouche en grognements: — v'là huit plombes. Tout d'même, cette croûte, qu'est-ce qu'elle fout, qu'elle radine pas? (BARBUSSE, Feu, 1916, p. 24). Vous allez bientôt venir en perme. Tâchez de radiner par ici. Dis aux copains qu'il y a de la fesse (CENDRARS, Main coupée, 1946, p. 9).— Empl. pronom. Synon. s'amener, se ramener. Ils croyaient que je ramenais de la croûte... Ils avaient parfaitement confiance... Ils gargouillaient à toute musique... Je leur fais: « Allez! radinez-vous, les glouglous! C'est la foire qui continue! Pour la balade, en voiture!... » (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 504).Prononc.:[
], (il) radine [-din]. Étymol. et Hist. a) 1864 « rentrer » (Chans. en vogue en 1864 ds ROSSIGNOL, Dict. arg., p. 127: Radiner à la piaule); 1879 « rentrer, revenir » (Le père Duchêne ds RIGAUD, Arg. mod., p. 319); b) 1865 « venir » (LL., Goualante de la Courtille, Loos ds ROSSIGNOL, op. cit., p. 120); 1876 « aller, arriver » (RICHEPIN, Gueux, p. 137); 1909 se radiner « venir » (Arts, Châlons ds ESN.). Orig. obsc.; SAIN. Lang. par., p. 218 y voit un ,,verbe tiré de radin « gousset » [v. radin], comme les synon. engaîner « arriver » ``(HAYARD [ca 1901]) et rengaîner « rentrer » (RIGAUD [1881])``, cf. également enquiller « rentrer » et son dér. renquiller « id. » FEW t. 10, p. 90b le rattache à un dial. radiner « enlever le gratin d'un poêlon », radin « gratin ». L'hyp. d'un rattachement à rade d'étymol. obsc., v. rade2, qu'il s'agisse de l'anc. adj. att. au sens de « rapide » (CELLARD-REY) ou du subst. « rue, trottoir » (ESN.), outre les raisons invoquées sous ce mot, est à écarter pour des raisons sém., mais aussi chronol. dans ce dernier cas. Fréq. abs. littér.:22.
radiner [ʀadine] v. intr.ÉTYM. 1865; probablt de l'anc. franç., XIIe, et dial. rade « rapide, vite »; lat. rapidus.❖♦ Fam. Arriver. ⇒ Rappliquer. || Il radine à toute allure.1 Mais l'quartier d'venait trop rupinTous les sans-sou, tous les sans-painRadinaient tous, mêm' ceux d'Grenelle,À la Chapelle.A. Bruant, Dans la rue, p. 182.2 À l'instant où je gravis le perron, je vois radiner une bagnole noire des services.San-Antonio, le Secret de Polichinelle, p. 170.——————se radiner v. pron.
Encyclopédie Universelle. 2012.